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12 petits secrets et conseils sur les habitudes

 Jean-Luc Sialelli

De nos jours, dans un monde quelque peu chaotique, un nombre croissant de personnes s’inquiètent individuellement et consciemment de leur évolution et du développement de leur être. 

En ce domaine, plus on remonte dans le passé et plus les êtres humains répondaient à des injonctions extérieures. Sous diverses formes, ils étaient collectivement connectés à une ‘’transcendance guidante’’. Cela fait ainsi des millénaires que nous sommes des êtres perméables à différentes influences qui déterminent notre vie : ‘’les dieux’’, le pharaon, les rois, la morale religieuse…

Mais les époques changent et ces temps sont révolus. 

‘’Dieu est mort’’, comme l’écrivait Nietzsche. Du moins le dieu extérieur. En effet, face aux défis du monde moderne, se tourner vers ce passé et recourir à l’ancien fonctionnement du monde n’est pas la voie de l’avenir. 

Heureusement, on pourrait dire qu’une sorte de ‘’dieu intérieur’’ devient de plus en plus accessible à notre conscience… C’est depuis cette source que les justes orientations de notre vie peuvent nous parvenir. L’évolution humaine n’est ainsi plus affaire de guides extérieurs, de religions ou de mots d’ordre en tous genres. Trouver le chemin de ce dieu intérieur, c’est finalement cela le Développement Personnel. 

Celui-ci repose désormais sur une responsabilité individuelle

Et, de fait, cette responsabilité est ‘’biographique’’. 

Car les dynamiques et les enjeux sont différents à chaque âge et à chaque cap de vie à franchir. C’est dans ce contexte qu’aujourd’hui il est devenu indispensable de mieux connaître certaines nécessités biographiques. À chacun donc désormais de conduire, de la façon la plus consciente possible, son évolution personnelle au fil des âges de la vie

Précisément, un des buts du site Les âges de la vie est d’apporter des éclaircissements et une aide en ce domaine.

Quelles sont les bases de ce développement devenu ‘’personnel’’ ? 

Dans ce blog intéressons-nous de façon pratique à 3 d’entre elles : 

  1. La confrontation à ce qu’on pourrait appeler son ‘’être d’habitudes’’.
  2. La capacité à se fixer et à atteindre des objectifs
  3. La compétence montante actuelle, à savoir la faculté de penser vraiment par soi-même.

Dans ce premier article, commençons par traiter le thème des habitudes

Nous verrons les deux autres bases dans des articles ultérieurs.

Pourquoi les habitudes ? 

Parce que le terrain des habitudes et du quotidien est celui où l’on peut gagner des batailles. Celles-ci nous donneront les forces qui nous seront utiles pour la suite. Nulle victoire dans son développement avant d’avoir obtenu quelques acquis sûrs en ce domaine !

Mais ne nous nous voilons pas la face : nous sommes des êtres d’habitudes et la part des automatismes est énorme dans notre vie. Certains doivent évidemment perdurer : pour conduire sa voiture par exemple, pour utiliser le clavier de son ordinateur, etc… Les autres constituent cet ‘’être d’habitudes’’ qui n’est autre que notre ‘’personnalité de tous les jours’’. 

Nul dieu intérieur à ce niveau-là de nous-même… 

Il existe pourtant bel et bien en chacune et chacun une sorte de présence calme et forte qui attend qu’on la sollicite et qu’on lui fasse de la place pour qu’elle puisse nous aider… 

Comme nous l’avons déjà dit, c’est cela le Développement Personnel.


Qui est donc notre ‘’être d’habitudes’’ ?

Nous connaissons très bien cette ‘’partie de nous-même’’. C’est celle qui ne veut surtout pas éclairer notre vie. La vie en roue libre et le statu quo lui conviennent parfaitement. Ses devises pourraient être : ‘’Rien ne doit changer’’‘’Pas de conscience individuelle’’, ‘’Le plaisir immédiat est un juste horizon’’, ‘’À quoi bon ceci, à quoi bon cela, …pourquoi se fatiguer, …pas aujourd’hui’’, ‘’Le train-train et les conformismes sont agréables après tout’’, etc… 

L’âge avançant, la part de notre vie sous contrôle de ‘’cet autre en nous’’ nous pollue de plus en plus. Dostoïevski l’a appelé le Double. En psychologie, on le nomme l’ego, ou encore l’ombre comme Carl-Gustav Jung. 

Les visions spiritualistes du monde et de l’homme envisageant la réincarnation le décrivent comme la somme de tous les aspects de nous-même que nous n’avons pas encore métamorphosés. Lors de nos séjours terrestres successifs, nous arrivons du monde spirituel avec un souhait profond de progresser moralement. Car c’est seulement ici-bas que nous pouvons le faire à travers nos actes.


De quoi est constitué notre double ?

- De mécanismes et de réactions complètement automatisés. Car, avouons-le, nous sommes plus souvent réactifs que proactifs…

- De sentiments et d’émotions abaissés à des formes convenues de sensiblerie. Même si nous pensons tous être bien au-dessus de ces ressentis…

- D’idées toutes faites, de façons de penser ou de savoirs non-actualisés. Nos pensées ne sont pas si souvent que cela des idées que nous avons réellement produites en conscience…

- D’une capacité à nous prendre de vitesse. Le double est quasi imbattable pour occuper le terrain par une réaction inadéquate. C’est juste après, ou à froid, que nous le regrettons…

- De la faculté de polluer notre vie quotidienne : par des précipitations, des pertes de temps, une maltraitance de notre corps, la perméabilité aux peurs, des distractions, etc…

- D’une zone vide. En effet, le double n’a pas de cœur. Il peut se montrer mentalement rusé, érudit, ou quelquefois un peu stupide. Il peut aussi être colérique voire volcanique, ou alors tout à fait mollasson. Mais il n’a rien au milieu, pas de cœur. 

Car le cœur véritable – pas la sensiblerie automatique – ne peut être sollicité que par Nous-même, en pleine conscience, et de façon adaptée à chaque situation.

Se développer personnellement c’est d’abord reconnaître que ce double existe

C’est ensuite se mettre en chemin pour suffisamment écarter son influence. Car c’est cela qui permettra le contact avec notre être véritable et avec des facultés humaines en sommeil que nous ne soupçonnons même pas…

Pour réussir cela, le premier pas sera donc de s’attaquer à la caractéristique principale de notre ‘’compagnon’’ : les habitudes

Voici quelques outils pour réussir.

12 petits secrets et bons conseils 

pour marquer des points sur le terrain des habitudes

Un constat de départ à souligner : changer un comportement ancré ou changer tout court n’est possible que si l’on agit au niveau de son identité. Nul amaigrissement définitif, nulle fin de la cigarette ou nulle évolution professionnelle majeure sans profondément accepter de se concevoir et se vouloir soi-même dans un autre personnage. Nous en reparlerons.

Mais, avant l’atteinte de ce Grand But, on peut faire de nombreuses choses, notamment sur le terrain des habitudes.

       1   -   Agir au bon moment

Le temps pour agir est la première condition favorable. Nulle victoire ne sera acquise pour mettre en place une nouvelle habitude si vous ne disposez pas de moments à vous. La journée est généralement pas mal occupée. L’après-repas de midi ne devrait pas être favorable, sauf capacités de digestion hors du commun. Il reste, pour ce rendez-vous avec vous-même, le matin et le soir.

     2   -   Le matin, se lever plus tôt

Si votre choix s’est porté sur le matin, levez-vous tôt. Une demi-heure supplémentaire par exemple vous donnera plusieurs avantages en plus d’un temps utile pour agir :

. Un signal de volonté : Le réveil sonne plus tôt. Tiens, pourquoi ? Ah oui… Mon cher programme de nouvelles habitudes !

. Commencer une journée par une nouvelle bonne habitude qu’on est en train de réussir à installer, cela donne une coloration positive à la journée tout entière.

. Se concentrer sur un objectif – même tout petit – à atteindre dès le matin augure d’une journée plus productive qu’un matin banal.

. Etc…

Donc, si ce régime vous convient, pourquoi, quand vous le sentirez, ne pas passer à un réveil 1 heure plus tôt…

     3   -   Le soir ?

Pourquoi pas le soir ? Même si le matin présente plus d’avantages, on peut aussi instaurer de très belles habitudes du soir. Ne serait-ce qu’une heure d’endormissement plus précoce pour faciliter son sommeil ou bien son réveil plus matinal. Remplacer – au moins en partie – les écrans par la lecture de livres ou d’articles qu’on aura choisis avec soin, c’est une super nouvelle habitude aussi.

Et le soir on peut se préparer intérieurement à ses habitudes du matin en cours d’installation, à la qualité de son réveil, à sa motivation pour le lendemain, à reprendre en pensée les événements de sa journée, etc…

     4   -   Commencer petit

Décider de faire 20 minutes de stretching au réveil alors que l’on n’est pas du tout sportif, c’est l’échec assuré. Idem si on s’impose de méditer quotidiennement durant une demi-heure.

Trouvez le bon point de départ, celui qui vous convient : un mouvement d’étirement pendant 30 secondes ou 1 minute, ou alors un mantra à méditer pendant 1 minute chaque jour. Restez cool. No stress. 

Donc, réglez vos premiers essais à des challenges ‘’trop simples pour échouer’’.

Que se passe-t-il alors ? Vous connaissez la réponse : si on se voit réussir un mouvement, on en fera deux.

Et si on peut se concentrer durant 1 minute, pourquoi pas 2… 

     5   -   La régularité, pas l’intensité

C’est la conséquence de ce qu’on vient de voir : une habitude c’est avant tout une régularité qu’on a su installer. Rechercher une modeste petite régularité réussie vaut tellement plus que poursuivre cinq intenses défis très vite décourageants.

Dans Mini habits, Stephen Guise cite une étude sociologique qui dit que seules 8% de nos résolutions aboutissent. Visons donc la régularité, même la plus facile !

     6   -   Et si on échoue…

Le droit à l’échec est très balisé en matière d’institution de nouvelles habitudes vertueuses :

Un jour d’oubli possible et c’est tout ! Car au bout de 2 ou 3 oublis, la partie est généralement perdue : notre ‘’être d’habitudes’’ a gagné le match.

Donc, après un oubli il faut rassembler toute sa volonté, sa technique et même sa ruse pour réussir à tout prix le rendez-vous avec soi-même du jour suivant !

     7   -   Non-négociable

Une fois soigneusement choisies, les nouvelles habitudes que nous voulons installer dans notre vie deviennent non-négociables. Sauf cas particulier, il faut donc bien faire le travail avant de commencer. 

Pourquoi ? Parce que négocier avec son double c’est s’attaquer à plus fort que soit et in fine c’est perdre. Tout simplement. Lâcher sur une partie c’est très vite lâcher sur tout…

     8   -   Mauvaise habitude : quel signal ?

Dans L'Élixir du révérend père Gaucher, Alphonse Daudet décrit une habitude (un moine s’adonnant à la boisson) qui est déclenchée chaque jour à la même heure. Le signal pour lui c’est le début des complies, dernières prières du jour. 

Un horaire ou une circonstance de temps peut-être un déclencheur, comme par exemple la fin du repas pour la cigarette. Mais il y a d’autres signaux qui peuvent déclencher une habitude : la localisation, l’état émotionnel, d’autres personnes, une action précédente.

Que faire avec ces signaux ? 

Si on veut arrêter une habitude, les repérer et s’en méfier. 

Si on veut en créer une, les utiliser.

     9   -   Utiliser la boucle des habitudes

Le signal déclenche donc le comportement routinier. Ensuite, l’envie suit. Pourquoi ? Parce que nous pensons à la récompense

Pour la cigarette ce sera, dans l’ordre : la fin du repas, l’envie de fumer et la perspective d’une certaine détente pendant le début de digestion. Ceci est la boucle de l’habitude. 

Il est judicieux d’en prendre conscience avant d’entamer toute action. On pourra alors mettre en place une routine vertueuse en remplacement.

     10   -   Les conditions intérieures de la réussite

Certaines sont évidentes :

  • La prise de conscience de l’impact négatif de l’habitude dont on veut se débarrasser.
  • Disposer de temps dans ses journées.
  • Avoir un niveau minimum de volonté personnelle.
  • L’intérêt pour l’autodiscipline.
  • L’optimisme. Cela permet de se projeter plus facilement dans la réussite.
  • La motivation bien sûr. Nulle récompense espérée ne vaudra le fait d’avoir su contacter une motivation intérieure. Nous en reparlerons dans la troisième partie sur la pensée.
  • L’aptitude à réaliser, à s’organiser, à inventer des stratégies, etc.
  • D’autres le sont moins :

  • L’influence de l’environnement : les traditions familiales, celles des amis, le milieu social, etc… Cette influence peut être soit aidante, soit freinante. Restez prudents !
  • La bonne santé et l’entrain qui l’accompagne. La fatigue – perçue ou cachée – est souvent notre pire ennemi dans la lutte pour de meilleures habitudes.
  •      11   -   La condition principale de l’échec

    C’est ce que l’on appelle la friction. Même si on a mis toutes les chances de son côté, il y encore cet élément pratico-pratique auquel il faut être très attentif. Si on veut arrêter une habitude, il faudra augmenter la friction. Si on veut en créer une, il faudra la réduire.

    Explications : 

    Lorsque j’ai voulu instaurer l’habitude de boire quelques gorgées d’eau minérale au réveil, j’ai d’abord échoué à cause de la friction : il y avait encore trop d’obstacles entre le réveil et mon geste. J’avais pourtant mis la bouteille d’eau bien en évidence sur un meuble de ma chambre. Mais…

    • Mais… au réveil, dans la pénombre je ne voyais plus cette bouteille pourtant bien visible lorsque la pièce était éclairée. 
    • Mais… je n’avais pas pu mettre cette bouteille sur ma table de chevet trop encombrée.
    • Mais… la bouteille ne se trouvait pas vraiment sur mon circuit entre mon lever et ma sortie de la chambre.

    Trop de mini-actions à faire, trop de mini-obstacles à surmonter, c’est cela la friction.

    J’ai réussi à intégrer cette habitude quand j’ai dégagé ma table de chevet et quand j’ai mis la bouteille tout prêt de mes lunettes. Lever / Lunettes / Bouteille = 0 friction.

         12   -   Les conditions de la réussite

       A) Le déclencheur :

    . Rechercher de bons déclencheurs : voir point 8.

    . Ancrer son habitude à une habitude existante : lunettes / bouteille d’eau

    . Combiner la nouvelle habitude à une ancienne que je garde et que j’aime : Je fais ma pause-café à telle heure / J’en profite pour lire un passage de ce super livre sur Les âges de la vie.

       B) Déterminer un objectif minimal d’habitude

    . 1 minute de méditation plutôt que 30. Si difficulté, lire simplement un mantra.

    . 2 repas par semaine sans cigarette plutôt qu’un arrêt direct alors qu’on fume un paquets et demi par jour. Si problème, réduire à un, et choisir le plus facile.

    Le but : ré-u-ssir ! …et lancer le nouveau système.

       C) Travailler finement sur les frictions

    . Enlever tous les obstacles sur le chemin de la nouvelle routine.

    . Tout faciliter au maximum : 0 distraction, 0 circonstances parasites, 0 freins.

    . Dans ce domaine, se muer en grand stratège ! 

    Et si l’on veut stopper une mauvaise habitude, multiplier les éléments de friction !

       D) Rendre attrayante la nouvelle habitude 

    . Elle doit être attirante, 

    . Visuellement évidente et 

    . Totalement accessible.

       E) Avancer par paliers

    . Une ou deux habitudes à la fois, trois maxi.

    . Passer à la suite seulement quand les précédentes sont stabilisées.

    . Tenir un journal d’habitudes. Il existe même des applications pour cela (comme streaksapp par exemple)

    Le but : entretenir la motivation et ne pas ruiner son capital volonté. 

       F) Tenir sur la durée

    . 15 à 30 jours selon les cas pour fixer une habitude nouvelle.

    . Rester vigilant…

    Eh bien voilà. 

    Vous en savez largement assez pour écarter l’emprise de votre double. Vous avez acquis quelques techniques pour muscler vos capacités d’accès à votre ‘’dieu intérieur’’.

    À chaque victoire, même toute petite, vous acquerrez de grandes forces pour cette confrontation intérieure pacifique et volontaire qu’est le Développement Personnel.

    En cas de besoin, je suis à votre disposition pour un accompagnement personnalisé.

    Pour finir, voici quelques exemples de bonnes habitudes (à vous de choisir et d’ajouter les vôtres) :

    • Manger sainement (moins de viande, plus de légumes et crudités, moins de sucre…)
    • S’endormir avant 23 heures …ou encore avant
    • Se lever tôt, même très tôt
    • Avoir une activité physique régulière
    • S’appuyer sur son agenda : ce qui y entre n’en sort plus et sera fait au jour dit ou un peu plus tard
    • Dépasser régulièrement son confort et son train-train quotidien
    • Sortir, voyager, découvrir, ouvrir ses sens
    • Se former ou s’auto-former régulièrement
    • Écrire régulièrement, tenir un journal intime, un blog
    • Lire des livres édifiants, en approfondissant vraiment sa compréhension du texte
    • S’astreindre à penser positif, à trouver au moins un peu de positif
    • Travailler sa capacité de concentration
    • Mémoriser des mantras ou des poèmes
    • Méditer
    • Écouter toujours mieux les autres
    • S’ouvrir à la différence, à l’inattendu, rester capable d’étonnement
    • Tenir un journal, noter ou repenser à sa journée
    • Être à l’heure à ses rendez-vous : avec soi-même et avec les autres
    • Ranger régulièrement tout ce qui doit l’être
    • Lors de certains gestes du quotidien, renforcer sa conscience et la qualité de ce qu’on fait, même dans de toutes petites actions
    • Travailler à son développement chaque jour par des pensées, des écrits, des actions …seulement lors de moment choisis
    • Gérer ses temps devant les écrans, ne conserver que ce qui est réellement utile
    • Se débarrasser de ses vieux trucs devenus inutiles, les donner ou les jeter
    • Boire du thé vert
    • Prendre de la vitamine D en spray (c’est ma toute dernière petite habitude quotidienne en date !)
    • Etc…

    À vous de jouer !! 

    À vous d’obtenir vos premières petites ou grandes victoires !

    Soyez-en fiers ! Célébrez-les !

    Quand commencer ? Dès aujourd’hui voyons !!...

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